Ce matin, j'suis montée dans le bus.
Le numéro 10 exactement.
C'est fou à quel point on passe à côté des gens sans les voir.
Des mecs lourds. Ceux qui vont s'asseoir au fond, sur ces rangées de sièges, souvent vides.
Je les appelle 'les gars du fond.'
Ils parlent, ils rient.
Ils brisent le silence du trajet.
Leur rire gras et viril me donne envie de crier.
Je veux entendre le bruit de la pluie sur les fenêtres, le bruit des roues sur le bitume.
Je veux pouvoir entendre le silence, putain.
Des adolescentes, qui ont l'air d'avoir mon âge.
J'me sens tellement ridicule à côté de toutes ces filles.
Même si leurs voix sont mielleuses et leurs conversations inintéressantes au possible, je ne peux pas m'empêcher de me dire, que tout cela est naturel, inné chez elle.
Aucune rôle à jouer.
Des personnes usées par le temps.
Qui se regardent exister.
J'ai l'impression qu'elles vivent par habitude.
Comme si le fait d'être adulte nous confrontait à la dure réalité des choses.
La déception de désormais faire partie de leur monde.
Si c'est ainsi, je ne veux plus grandir.
Sans-Souffle
A bout de souffle, je m'essouffle.
Mardi 9 février 2010 à 23:05
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