Deuxième journée de travail et c'est déjà l'épuisement.
A bout de force, je leur souris.
& ils me le rendent bien.

'-On joue à quoi Marie ?
-J'peux te prendre la main ?
-On va escalader les rochers Marie ?'

Oui, oui, oui.
Inépuisables.
Ils comblent finalement un vide qui s'installe en moi depuis quelques semaines.
Un vide qui ne cesse de se creuser jours après jours, et qui, peu à peu, m'empêche de vivre.
De vivre comme je le devrais.

L'amour laisse place aux questions, toujours plus douloureuses mais que je n'ose poser.
Des questions inavouables.
Sera-t-il encore là demain, et dans une semaine ?

A qui me confier ?
Mes peurs apparaissent aux autres comme insaisissables, presque naïves.
Leur regard me touche, me transperce, je sens leurs yeux se poser sur moi, je sens qu'ils me jugent à mes mots, mes actes.

Faire comme si je ne les voyais pas devient de plus en plus difficile.

Je ne sais plus où j'ai la tête, ça tourne, très, trop vite.
Je garde l'équilibre, du moins j'essaie, je me débats comme je peux.
En vain.

Je finis par tomber.
Me chute est longue, ma chute est belle.


Et je veux atterrir dans les nuages.