Sans-Souffle

A bout de souffle, je m'essouffle.

Mardi 6 juillet 2010 à 20:16

Deuxième journée de travail et c'est déjà l'épuisement.
A bout de force, je leur souris.
& ils me le rendent bien.

'-On joue à quoi Marie ?
-J'peux te prendre la main ?
-On va escalader les rochers Marie ?'

Oui, oui, oui.
Inépuisables.
Ils comblent finalement un vide qui s'installe en moi depuis quelques semaines.
Un vide qui ne cesse de se creuser jours après jours, et qui, peu à peu, m'empêche de vivre.
De vivre comme je le devrais.

L'amour laisse place aux questions, toujours plus douloureuses mais que je n'ose poser.
Des questions inavouables.
Sera-t-il encore là demain, et dans une semaine ?

A qui me confier ?
Mes peurs apparaissent aux autres comme insaisissables, presque naïves.
Leur regard me touche, me transperce, je sens leurs yeux se poser sur moi, je sens qu'ils me jugent à mes mots, mes actes.

Faire comme si je ne les voyais pas devient de plus en plus difficile.

Je ne sais plus où j'ai la tête, ça tourne, très, trop vite.
Je garde l'équilibre, du moins j'essaie, je me débats comme je peux.
En vain.

Je finis par tomber.
Me chute est longue, ma chute est belle.


Et je veux atterrir dans les nuages.

Dimanche 28 février 2010 à 13:17

Les folies sont les seules choses de notre vie que l'on ne regrette pas.
Disait-on.

Hier, je l'ai fait.
J'ai voulu oublier de la manière la plus symbolique, la plus facile qui soit.
Et pourtant, ce matin, je m'en souviens encore.
Il a beau être là, toujours là, rien, non rien ne change.

Tout dans son attitude me donne envie de vomir.
Alors je ferme les yeux.

Mardi 9 février 2010 à 23:05

Ce matin, j'suis montée dans le bus.
Le numéro 10 exactement.
C'est fou à quel point on passe à côté des gens sans les voir.

Des mecs lourds. Ceux qui vont s'asseoir au fond, sur ces rangées de sièges, souvent vides.
Je les appelle 'les gars du fond.'
Ils parlent, ils rient.
Ils brisent le silence du trajet.
Leur rire gras et viril me donne envie de crier.

Je veux entendre le bruit de la pluie sur les fenêtres, le bruit des roues sur le bitume.
Je veux pouvoir entendre le silence, putain.

Des adolescentes, qui ont l'air d'avoir mon âge.
J'me sens tellement ridicule à côté de toutes ces filles.
Même si leurs voix sont mielleuses et leurs conversations inintéressantes au possible, je ne peux pas m'empêcher de me dire, que tout cela est naturel, inné chez elle.
Aucune rôle à jouer.

Des personnes usées par le temps.
Qui se regardent exister.
J'ai l'impression qu'elles vivent par habitude.
Comme si le fait d'être adulte nous confrontait à la dure réalité des choses.
La déception de désormais faire partie de leur monde.

Si c'est ainsi, je ne veux plus grandir.







Mercredi 27 janvier 2010 à 18:13

Tout ça devient incompréhensible, même pour moi.
Tous ces gens que je cotoie ne sont plus que des étrangers, des personnes que je laisserai au bord d'une route dans quelques mois.

Les amitiés sont des bagages.
Ma vie est un voyage.

Et sur la route, je les perds.

C'est surprenant d'en venir à dire des choses pareilles, je sais.

Mais se sont mes pleurs qui guident mes mots.

Entre quelques verres, j'en viens à penser à mon frère.
Mais il ne faut pas, non, il ne faut pas.
Ma voix tremble. Je ferme les yeux.
J'entends mon père qui me répète que tout ça est affligeant.
Oui, je sais.
Mais je n'y peux rien. Absolument rien.

Une fausse note. Une erreur de parcours.

Effacez-moi, déchirez-moi.

J'ai envie de lui jetter à la figure tout ce qu'il ne voit pas, tout ce qu'il ne comprend pas.

Se murer dans son silence.
Je m'isole. Et l'oxygène me manque.
Par où est la sortie ?

Paraitre, toujours paraitre.

Je veux juste pouvoir commencer.
Commencer une vie, ou du moins, un semblant de quelque chose.
Un début d'histoire.
Et ne pas déjà connaitre la fin.





Dimanche 24 janvier 2010 à 21:19

L'amitié me déçoit, de plus en plus.


Je veux simplement me laisser bercer par cette musique.
Cette musique qui me retourne le coeur, me soulève.

Perchée sur des talons bien trop haut, j'imagine où est ce que je serai, plus tard. Quand la vie m'aura usée, abimée.
Serai-je encore parmi vous ? Je me demande où trouver le courage de continuer.
Continuer d'avancer, de sourire, de vivre.

Quitte à choisir, je préfèrerai m'arrêter.
Rester figée, dans un moment de bonheur, et en rester là.
Ca me suffit. Amplement.

Je me surprends à me dire 'Et si...'
Avec des si.

Ce soir, oui, je m'enfuis, loin de ces virages, je prend un raccourci, je m'en vais voir d'autres paysages.


<< Page précédente | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | Page suivante >>

Créer un podcast